Le nord de la Sicile
lJe vous emmène pour une ballade de Catania à Palermo, mon voyage de 8 jours en Sicile. Loin de moi l’ambition de vous faire découvrir les sites touristiques de la Sicile. Je vais plutôt tenter de vous faire partager des couleurs, des ambiances et tout simplement une esquisse de mes jolies découvertes.
1er jour :
Arrivée mémorable et incroyable à Campofelice di Roccella, à 50km à l’est de Palerme au bord de la mer !
Perdus à la tombée de la nuit, sans parler le moindre mot italien, c’est au détour d’une de ces ruelles étroites, pentues et pavées de ce village perché sur un roc que nous rencontrons, Fernando !
Il parle anglais, allemand, espagnol et sicilien mais pas le moindre mot de français. Enfin, il réussit quand même à nous faire comprendre qu’il nous emmènera jusqu’à l’hôtel à la seule condition que nous le ramenions !!
Fernando s’assoit donc à l’avant et nous indique la route par des « Piano, pianooo ! » et des »tioucoutiouc, tioucoutiouc » pour imiter le clignotant chaque fois qu’il faut tourner à droite ou à gauche. Un personnage haut en couleur, sentant le tabac, aux yeux rieurs et à la gentillesse incroyable, ce n’est que le début des rencontres sur cette île si accueillante !
Campofelice, c’est aussi la découverte de cette spécialité sicilienne : la brioche e gelato (Une brioche farcie aux boules de glace aux parfums de votre choix). Moi, j’ai opté pour la granita siciliana (Sorbet à base de glace pilée) à la pastèque et au lemon (Ben oui, citron quoi !). Assise à la terrasse surplombant la mer, les papilles explosées de saveurs et entourée de mes amis, mes vacances démarrent plutôt bien !
2ème jour :
À 15km à l’Est : CEFALÙ :
Recto au soleil, verso à la tombée de la nuit mais toujours « face à la mer » ! Oh, facile celle-là !
Vous avez vu la terrasse du resto qui surplombe les rochers au milieu de la photo ?
En plein coeur, sa plage et son petit port de pêche.
Ces ruelles siciliennes (étroites et occupées) où tout peut sécher.Se balader à Cefalù, c’est marcher la tête en l’air !
NON !! Le VEINARD, là-haut sur sa terrasse !
Alors c’est ça la vie à Cefalù ? En voici quelques scènes :
Et puis, tout à coup, de la musique. Tiens, mais qu’est-ce qui passe ?
Au pied de la cathédrale, tous les passants se lèvent, tout le monde a été prévenu par des affichettes collées sur les portes des maisons un peu partout dans les rues : des obsèques… Et oui, en musique !
C’est à Cefalù aussi que commence la dégustation des fameuses glaces à l’italienne et pâtisseries en tout genre : à la pistache, aux amandes, aux pignons de pins et à la ricotta… Quelle régalade !
En Sicile, la ricotta se décline version salée mais aussi sucrée avec lecheesecake à la ricotta, le cannolo de ricotta (un tube de pâte frite, fourré à la ricotta sucrée).
3ème jour : PALERME, la Capitale
Direction Palerme, en train ! Pourquoi s’embêter en voiture quand le train dépose à la gare située en plein centre-ville ?!
Bon, pas de guichet à la gare de départ à Campofelice mais un contrôleur bien attentionné qui nous explique que l’amende est à 50 €… C’était bien d’être allé le voir !
Arrivés à Palerme, une jeune femme sicilienne nous indique aussitôt où trouver le marché aux poissons en posant sa main sur mon épaule, très amicale, accueillante et souriante. La Sicile et ses habitant sont comme ça, ils se plieraient en 4 pour vous aider. Je n’ai eu de cesse d’en être étonnée toute cette semaine passée en leur compagnie. Vous vous souvenez de Fernando ?
Voici le marché aux poissons, de véritables mises en scène !
Un petit expresso (Whaouh !! c’est un vrai celui-là ! Me voici de nouveau en pleine forme !) en plein quartier populaire Via… je ne sais plus quoi, où des jeunes jouent aux cartes à 10H du matin, et oui !
Rikiki mais costaud !!!
Palerme, c’est 600 églises je crois…
dont la plus belle est l’église baroque de La Chiesa del Gesù. Difficile pour moi d’y prendre de belles photos, alors j’ai préféré vous mettre cette vidéo :
Quand en entrant dans l’une d’elle, ils viennent juste de couper le ruban blanc… le père et sa fille. Un mariage vient de commencer !
Elle est belle, la mariée, et il est fier El Padre !
Palerme, c’est aussi ses échoppes d’artisans :
Palerme, c’est comme un gros village quoi !
Enfin presque…
Palerme, c’est le 1er resto du séjour. Vous savez comme j’aime manger ! Attirée par une très jolie terrasse au calme (facile à Palerme !) Via Alloro: Bar Casa Obatalà
Pour démarrer, après toutes ces heures à arpenter les rues, je découvre qu’en Sicile il y a (aussi !) de la bière : La Birra Moretti . J’ai réussit à décoller l’étiquette, en souvenir.
Quelques gorgées bien fraîches et foi de chtimi bien goûtues, maintenant c’est le moment de choisir quoi manger ! Oui mais, ça veut dire quoi « primi piatti e secondi di carne e pesce; ma anche insalate e piatti freddi » ? Quand aussitôt, un des clients assis à sa table se lève et se propose de traduire et donc de nous aider. Il est français et vit à Palerme depuis 4 ans : « Ah que oui j’y suis très bien. Ici, près de la mer. Oui les siciliens font tout pour vous aider. ».
Au menu ce sera une frittata (grosse omelette) aux légumes grillés (courgettes, poivrons, tomates). Miammm !
4ème jour :
Taormina et Santa Maria de la Scala
Taormina (ou Taormine) est décrite dans tous les guides comme le Saint-Tropez de la Sicile. Je la rebaptiserai plutôt le Mont-St-Michel de la Sicile : Une rue piétonne comme axe principal bordée de boutiques. Vous m’excuserez pour le peu de photos car nous avons quitté Taormine très rapidement…
Après un bon resto tout de même, Le Naumachie. Un cadre magnifique, les plats cuisinés devant vous et le four à bois qui me fait de l’oeil. Du coup, je choisi la pizza aux tomates fraîches, jambon cru et roquette. Je n’ai pas pris de dessert, juste un très bon verre de vin rouge… sicilien. Ils ont du très bon vin en Sicile, plus sucré que nos vins français mais vraiment très bon. Je vous invite à les goûter. Pssstt, j’ai regretté le poisson…
Filons maintenant à Santa Maria de la Scala, un petit port de pêcheur authentique entre Taormine et Catane. Regardez…
Un des pêcheurs raconte que c’est La Madoninna qui surplombe et protège le village. Chaque année, au mois d’Août, une fête célébrée en son honneur.
5ème jour :
Montreale, Corleone et Marineo
Aujourd’hui, ce sera l’intérieur des terres au sud de Palerme.
Première étape, l’incontournable Montreale (ajoutez un -e- sinon vous êtes au Canada) avec sa cathédrale magnifique et sublime. Visite avec audio guide obligé mais c’est pas plus mal si vous ne voulez pas passer à côté. J’avoue que je n’y connais pas grand chose mais cette cathédrale est tout un symbole car elle allie les styles arabo-normand-byzantin qui allie les 3 cultures présentes en Sicile.
Oui, une seule photo de l’intérieur. Car ce qui se passe à l’extérieur…
Nous reprenons la route à travers la campagne sicilienne et les pauses photos ne se comptent plus…
Vous avez trouvé d’où viennent ces tâches rouges dans le paysage ? Des champs de coquelicots !
Nous voilà arrivés, le coeur palpitant. Nous sommes dans un des berceaux de la Mafia ; Corleone qui a donné son nom au personnage principal du film Le Parrain de Coppola.
Et son musée : le C.I.D.M.A. (Centro Internazionale di Documentazione sulla Mafia e del Movimento Antimafia).
La prochaine visite guidée étant à 16H,nous avons le temps de manger un morceaux . Un vrai repas sicilien à la Trattoria Al capricio : le menu du jour étant des pâtes à la sicilienne en entrée (al dente ! Maintenant je sais ce que c’est !) et une escalope de veau aux champignons. Un délice ! Un expresso et pas de dessert, pas besoin ! En Sicile, il n’y a quasiment jamais de dessert inclu dans le menu,et je comprends mieux pourquoi .
Et zou…direction le musée
Notre guide parle parfaitement français et explique que l’ex-maire de gauche a voulu changer l’image de sa ville décidant, par exemple en 2000, de transformer un ancien couvent en musée et centre de documentation international, afin que «ce lieu symbole et évocateur devienne un point de référence pour tous ceux qui veulent approfondir leur lutte contre la Mafia».Les initiatives citoyennes se sont multipliées, encouragées par les autorités qui ont mis sous séquestre les biens des chefs de la Mafia. Une de leur grosse villa est devenue une école primaire. Leurs terres ont été données en usufruit à des coopératives soutenues par la mairie. Elles y produisent notamment de la farine de blé dur qui sert à fabriquer des «pâtes anti-Mafia» vendues sous le label «Terre libre-Placido Rizzoto», coopérative ainsi nommée en la mémoire d’un syndicaliste local jadis assassiné par Cosa Nostra. Une autre, regroupant douze agriculteurs dont cinq handicapés, cultive des figues de Barbarie, fruit à épines qui pousse sur des cactus. Ils tentent par des croisements génétiques d’obtenir des fruits bio et parfaitement lisses. «Des figues de Barbarie libérées de leurs épines comme la Sicile de la Mafia», explique, sentencieux, l’un des coordinateurs.
Notre guide est ému. Il parle à demi-mots et avec des sous-entendus. Je ressents leur volonté de sortir de ce système mais c’est encore difficile . Il faudra du temps, beaucoup de temps. Ils ont le courage d’essayer et d’oser.
Elle est émouvante aussi…avec les photographie de Letizia Battaglia, journaliste qui pendant plus de trente ans n’a eu de cesse de montrer l’emprise de la mafia sur la Sicile. Aujourd’hui,à 81ans,elle vit protégée à Palerme. Ses deux fils ont été tués par la mafia. Une exposition de ses photos vient de se terminer à Palerme et un livre les regroupant vient d’être édité.
Un vieux proverbe mafieux assure : «Il faut savoir plier comme le roseau quand passe la crue.»
Corleone malgré son apparence paisible est lourde encore de son histoire,de ses histoires .
Nous rentrons…différents…
Nous traversons le village de Marineo
Avec sa vue sur la mer …là…au fond de l’image
6ème jour : le marché de Termini et la route côtière entre Cap Orlando et Cefalù
Le marché de Termini est un véritable marché local sur le port . Des étals de bazar et vêtements mais surtout le marché aux produits frais avec ses vendeurs professionnels mais surtout et beaucoup de particuliers.
Les sardines…pour la fameuse recette de pâtes aux sardines, que j’ai goûtée mais ça c’est pour plus tard….
Le fromager : ricotta (dont je vous ai déjà parlée), gorgonzonla, parmesan bien sûr (ou parmigiana !),pecorino ….la liste est interminable. Tiens … est-ce que vous savez ce que sont ces boules jaunes suspendues ? C’est du caciocavallo ( caciucavaddu en sicilien). Un fromage à base de lait de vache et à pâte dure. En Sicile, il y a deux origines différentes : un fromage qui vient de la zone de Palerme et un autre de la zone de Raguse. Pourquoi « Caciocavallo »(Fromage cheval) car ils sont suspendus pour le séchage, pendant un mois sur des poutres par deux, donc « à cheval ». Ce fromage peut se manger frais ou plus sec.
Ohhhhhh! Des babbalucis !!!! (j’adore ce mot…il est drôle!). L’origine de ce mot est arabe « babush »(escargot) et de la ressemblance aux pantoufles, les babouches, aux pointes recourbées… ben si….vous ne trouvez pas ? Ils sont cuisinés de diverses façons soit avec seulement du persil et de l’ail soit avec des tomates soit version palermitaine (menthe,ail et persil)…On les achète dans la rue chez des marchands ambulants la plupart du temps et ils sont présentés dans de grands paniers en osier. ici, c’est dans des bassines en plastique.
Voici un proverbe sicilien qui en dit long sur l’amour culinaire des Siciliens pour les escargots : » escargots à manger et femmes à embrasser on ne se rassasie jamais… » que je dédicace tout particulièrement à….il se reconnaîtra …
Si quelqu’un sait ce que c’est comme poissons…on dirait des maquereaux…
Et les légumes et fruits secs en tout genre surtout les amandes très utilisées en pâtisserie. rappelez-vous la 1ère visite à Céfalù.
Pendant que les femmes font leur marché, les hommes les attendent sur des petites places ombragées, assis sur des bancs à jouer aux cartes. Regardez leur table de fortune…!
Et puis, j’entends « Hey ! Photo! Photooo sardina!! ». A ma gauche, un vendeur me propose de le prendre en photo. D’abord avec une sardine à la main puis avec son compère…à cause du tee-shirt ! Ils sont ravis. Je suis tellement surprise et amusée de pouvoir les photographier aussi facilement que je n’hésite pas une seconde. Plusieurs fois au cours du séjour, les habitants de cette île accepteront et se prêteront au plaisir d’être photographiés, un peu fiers mais surtout tellement souriants . Je suis aux anges …lorsque je les quitte quand ils me disent une dernière chose : « Messenger… ? In Messenger ?!!! » Je n’ai pas pu leur dire que je n’ai pas messenger… Je leur réponds « ok! Mille grazie »
En route pour Cap Orlando.Et l’envie folle de se baigner ! Seulement la mer est déchaînée ! Impossible d’y mettre même les pieds. Mais elle a tant de couleurs aujourd’hui, avec ce ciel changeant que j’oublie vite mon maillot de bain que je troque pour l’appareil photo.
Par hasard, un peu plus loin sue la route côtière , après le village de castel di Tusa ,cette sculpture au milieu de nulle part….hallucinant ! Comme une fenêtre ouverte sur la mer. C’est en remontant dans le village que des pancartes indiquent Monumento Per Un Poeta Morto (tel est le nom de l’œuvre qui a été érigée ici, en 1989, par Tano Festa). Elle fait partie de la Fiumara d’Arte qui rassemble en fait sur 90km une vingtaine d’oeuvres d’artistes; Un « sabotage par l’art’ à l’initiative d’Antonio Presti,héritier d’un empire de cimenterie,qui a choisi de combattre le système mafieux gràce à ces oeuvres monumentales.
Dernier retour à Cefalù pour les cadeaux à rapporter et un dernier restaurant et pas des moindres La Botte avec au menu : des pâtes aux sardines en entrées (la voilà enfin la spécialité sicilienne!) puis ce sera le poisson du jour « spigola »: nous dit la serveuse . Un délice ! Et je comprends mieux pourquoi aujourd’hui en regardant la traduction: Loup de mer ou plus communément appelé le BAR !!!!!
Et oui, vous m’étonnez que c’était très bon !
Voilà…mon petit tour de Sicile…sans oublier ces petits clins d’oeil drôles et atypiques.
J’ai passé cette semaine avec un couple d’amis aussi fous de photos. Et nous nous sommes amusés beaucoup (ça c’est sûr ) à inventer un rally photo autour de la Fiat 500 et de la Vespa, facile !!! Les voici…les voilà….
Vasco…il m’en manque une !….
J’ai oublié les triporteurs !
ARRIVEDERCI !!!!!
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